Prélèvement des gaz du sang artériel



Cet acte professionnel se réfère à l’article 7 du décret du 29 juillet 2004.

Définition

Examen sanguin qui permet l’étude de la fonction respiratoire en évaluant l’oxygénation, la ventilation et l’équilibre acido-basique dans un but diagnostique, pronostique ou thérapeutique.

Principe et but

Prélever quelques millilitres de sang par ponction d’une artère périphérique superficielle et facilement accessible dans le but d’évaluer l’hématose et l’équilibre acido-basique par détermination des pourcentages d’oxygène et de dioxyde de carbone dans le sang.



Indications

  • Toutes les pathologies nécessitant une surveillance de l’appareil respiratoire précise et continue (insuffisance respiratoire chronique et aigë…)
  • Chez un patient sous assistance respiratoire ou ventilation mécanique
  • Dyspnée
  • Etat de choc
  • Intoxication

Contre indications – Précautions

  • Troubles grave de l’hémostase, facteurs de la coagulation perturbés
  • Thromboses artérielles
  • Patient porteur de fistule artério-veineuse
  • Prudence chez un patient sous anticoagulants
  • Pratiquer le test d’Allen avant de ponctionner l’artère radiale

Ce test a une valeur médico-légale : vérification de la perméabilité de l’artère cubitale, afin d’assurer la suppléance vasculaire en cas d’hématome compressif de l’artère radiale.

Sites de ponction possibles

a) Artère radiale

Le plus fréquemment utilisé, l’artère radiale est facilement repérable grâce à ses battements.

Ponction au niveau du poignet.

b) Artère fémorale

Choisie en cas d’urgence et quand l’artère radiale est impossible.

Cette voie comporte des risques hémorragiques si la compression n’est pas efficace ou insuffisante.

Elle n’est pas dénuée de risques infectieux (proche des parties génitales).



Le matériel

  • Seringue de 2 ml spécifique à gaz du sang, pré-héparinée pour éviter que le sang, une fois prélevée, ne coagule.
  • Aiguille intraveineuse (de couleur bleue)
  • Dé en plastique permettant d’y piquer l’aiguille (sécurité)
  • Capuchon hermétique refermant la seringue après le prélèvement
  • Pommade anesthésiante de contact (si nécessaire)
  • Compresses stériles
  • Gants stériles, plus ou moins masque, charlotte
  • Pansement compressif
  • Antiseptique
  • Protection
  • Container à aiguilles

Déroulement du soin

  • Préparation de la seringue : effectuer plusieurs mouvements en avant et en arrière du piston pour bien hépariner la seringue
  • Chasser les bulles d’air et le trop plein d’héparine
  • Repérer l’artère dans la gouttière radiale avec le pouce et l’index
  • Se laver les mains
  • Réaliser la désinfection du lieu de ponction
  • Piquer selon un angle de 45°, biseau de l’aiguille vers le haut. Lorsque l’aiguille est dans la lumière de l’artère, il n’est pas nécessaire d’aspirer, la pression est suffisante pour faire monter le piston tout seul (2 ml)
  • Retirer l’aiguille
  • La piquer, montée à la seringue, dans le dé en plastique pour éviter un AES
  • Faire « rouler » la seringue pour assurer un bon mélange du sang et de l’héparine
  • Chasser l’air de la seringue et mettre le bouchon (les bulles d’air peuvent modifier le taux d’O2 dans l’analyseur)
  • Effectuer une compression de 5 mn puis effectuer un pansement compressif.
  • Remplir le bon de laboratoire en précisant les conditions de prélèvement :
  1. Patient sous oxygène ou non
  2. Paramètre de la ventilation artificielle
  3. Siège du prélèvement
  4. Date et heure
  5. Identité du patient
  • Pour obtenir des résultats fiables, le prélèvement est porté immédiatement au labo ou est mis en attente dans la glace pour un temps court (la glace stoppe l’action des enzymes qui modifie le pH sanguin).

Incidents

  • Hématome
  • Thromboses

Causes d’erreur

  • Prélèvement veineux : se reconnaît par sa couleur sombre et l’absence du refoulement du piston
  • Présence de bulle d’air
  • Délai excessif entre la ponction et l’arrivée au laboratoire
  • Ponction laborieuse : risque de micro-caillots, douleur entraînant une hyperventilation

Valeurs normales chez l’adulte

A 37°Normes
pHPotentiel d’ions hydrogène du sang artériel7,38 à 7,42
PaCO2Pression partielle en CO2 dans le sang artériel38 à 42 mmHg
PaO2Pression partielle en O2 dans le sang artériel80 à 100 mmHg
SaO2Saturation en O2 de l’hémoglobine97 %
Réserve alcaline24 à 32 mEq/l ou (mmol/l)

Variation du pH :

Mesure de l’alcalinité et de l’acidité

  • Abaissement du pH plasmatique artériel  = acidose
  • Augmentation du pH plasmatique artériel  =  alcalose

Variation de la PaCO2 :

Reflet de l’échange gazeux pulmonaire et de l’état métabolique tissulaire

  • Hypercapnie en lien avec une hypoventilation = acidose ventilatoire
  • Hypocapnie en lien avec une hyperventilation = alcalose ventilatoire

Variation de la Pa O2 :

  • Hypoxémie en lien direct avec l’hypoxie
  • Hyperoxémie liée à l’apport d’oxygène trop important

Variation de la SaO2 :

Saturation en O2 de l’hémoglobine = quantité d’oxyhémoglobine rapportée à la quantité totale d’hémoglobine, en pourcentage (la mesure se fait par les gaz du sang ou l’oxymètre de pouls)

Idem variations PaO2

Les variations les plus actives sur les centres bulbaires respiratoires sont surtout l’acidose, hypercapnie et hypoxie 

2 contextes d’acidose :

  • Respiratoire = hypoventilation avec hypercapnie (pneumothorax, emphysème, BPCO…)
  • Métabolique (insuffisance rénale, diabète, diarrhée aiguë…)

2 contextes d’alcalose :

  • Respiratoire = hyperventilation avec hypocapnie
  • Métabolique (vomissements importants…)

Test d’ALLEN

Mettre le bras à ponctionner en l’air en comprimant les  2 artères radiale et cubitale afin de vider la main de son sang. Une fois celle–ci devenue blanche, baisser le bras en relâchant l’artère cubitale, si la main se recolore cela veut dire qu’en cas de lésion de l’artère radiale (thrombus, spasme), l’artère cubitale prend le relais  et donc la ponction peut se faire.

J’espère que vous avez trouvé ce cours intéressant ! N’hésitez pas à le partager ou à me laisser un commentaire !