Pose d’une Voie veineuse périphérique



Définition

La pose d’une voie veineuse périphérique consiste en l’introduction d’un cathéter dans une veine afin de permettre l’administration de solutés ou de produits médicamenteux quand la voie orale n’est pas possible.

Indications

  • Hydratation
  • Administration de produits médicamenteux (parfois plus efficace que par voie orale)
  • Abord vasculaire en cas d’urgence

Matériel

  • Chariot préalablement désinfecté
  • Garrot propre et désinfecté entre chaque patient
  • Gants stériles
  • Compresses stériles
  • Solution hydro-alcoolique
  • Collecteur à aiguilles
  • Sac à déchets jaunes (DASRI)
  • Le soluté de perfusion
  • Une tubulure avec robinet
  • Une rampe de robinets à 2 ou 4 robinets et prolongateur
  • Un dosiflow qui permettra de réguler le débit de la perfusion
  • Cathéters courts (en prévoir 2)
  • Protection qui sera installé sous le membre à ponctionner
  • Antiseptiques (gamme Bétadine® ou Biseptine®)
  • Sérum physiologique ou eau stérile
  • Pansement occlusif transparent stérile

Le choix du cathéter

Le choix du cathéter est fonction :

  • du degré d’urgence (préférer un cathéter de gros calibre (16G) pour un remplissage vasculaire rapide)
  • du capital veineux du patient (les veines ne sont pas toutes droites et longues, les traitements comme les anti- vitamine K augmentent le risque d’hématome.)

Il existe plusieurs tailles de cathéter. A chaque taille correspond une couleur et un diamètre en gauge et une longueur.



Par exemple :

  • Cathéter jaune : 24 G(gauge)
  • Cathéter bleu : 22 G
  • Cathéter rose : 20 G
  • Cathéter vert : 18 G
  • Cathéter gris : 16 G
  • Cathéter orange : 14 G

Plus les dimensions du cathéter sont petites, plus la taille en gauge est grande. En d’autres termes, le cathéter jaune est plus petit (en longueur et en diamètre) que le cathéter orange

De manière générale, les cathéter les plus couramment utilisés sont les verts, et les roses chez l’adulte ; les jaunes en pédiatrie .

Contre-indications de la pose

Ne pas piquer :

  • Du côté d’une fistule artério-veineuse
  • Du côté d’un curage ganglionnaire axillaire
  • Du côté implant orthopédique
  • Bras paralysé ou traumatisé
  • En cas de lésion cutanée et/ou infectieuse

Réalisation du soin

  • Vérifier l’identité du patient
  • Informer et recueillir le consentement du patient , dans la mesure du possible. (En cas de refus, en informer le médecin prescripteur)
  • S’assurer de la décontamination des surfaces de travail et du matériel à utiliser
  • Procéder à un lavage de mains antiseptique
  • Préparer de façon antiseptique et étiqueter les solutés et médicaments à administrer
  • Connecter les tubulures , rampes de robinets , prolongateur à la perfusion et les purger.  Veiller à garder l’extrêmité du prolongateur stérile (le laisser dans son emballage lors de la purge)
  • Installer le patient confortablement
  • Poser la protection sous son bras
  • Serrer le garrot et repérer la veine.
  • Desserrer le garrot
  • Tondre / couper les poils si besoin (afin d’assurer le maintien et l’étanchéité du pansement)
  • Préparer le matériel : ouvrir l’emballage des gants stériles , du cathéter , du pansement occlusif , des compresses stériles . Imbiber les compresses d’antiseptique
  • Procéder à une première antisepsie de la peau
  • Puis rinçage de la peau à l’eau stérile ou sérum physiologique
  • Puis séchage de la peau avec une compresse stérile sèche
  • Enfin un autre temps d’antisepsie.
  • Resserer le garrot
  • Friction des mains avec une solution hydro-alcoolique
  • Enfiler les gants stériles
  • Refaire un temps d’antisepsie en stérile
  • Introduire le cathéter (biseau vers le haut) : dès que le sang arrive dans le mandrin , faire glisser , sans forcer , le cathéter sur l’aiguille afin de le positionner dans la veine.
  • D’une main, desserrer le garrot (attention ! cette main n’est plus stérile ! ) et maintenir le cathéter de l’autre.
  • Jeter le mandrin dans le collecteur à aiguilles.
  • Raccorder le prolongateur : prendre la tubulure de la perfusion de la main destérilisée, mais connecter l’extrémité du prolongateur à l’aide de la main stérile.
  • Vérifier le débit et la perméabilité en ouvrant à grand débit le garde-veine
  • Appliquer le pansement occlusif en couvrant bien le point de ponction . S’assurer de son hermétisme.
  • Fixer la tubulure en boucle.
  • Régler le débit de la perfusion selon la prescription.
  • Réinstaller le patient
  • Ranger et décontaminer l’environnement
  • Transcrire sur le dossier de soins infirmiers : diamètre du cathéter, site de ponction, la date de pose du cathéter et les réactions du patient.

Le renouvellement du cathéter doit avoir lieu toutes les 96 heures au maximum. Dans l’intervalle, si le pansement n’est plus occlusif ou s’il est souillé, un pansement stérile doit être refait.

Astuces

  • Serrer le garrot (ni trop, ni trop peu) de façon à ce que les veines gonflent suffisamment
  • Ne pas craindre de serrer le garrot, sinon les veines ne gonfleront pas
  • L’alcool modifié fait gonfler les veines
  • Si œdème du bras, le surélever afin de le drainer et de faire ainsi apparaître les veines
  • Al’inverse, si le bras n’est pas oedématié, le laisser pendre accentue le gonflement des veines du bras et de la main
  • Dans l’urgence (notamment quand il y a chute de tension / hypovolémie), pas de temps à perdre! Piquer la première grosse veine trouvée, même si c’est en pli de coude! Car l’état du patient risque de s’aggraver très rapidement , et les veines seront vite introuvables.

Surveillance après le soin

  • Étanchéité du pansement (à changer en cas de décollement , de fuites ou de souillure )
  • Point de ponction : rougeur , douleur , chaleur , œdème , écoulement purulent , cordon rouge ou induré.
  • La présence d’un seul de ces signes impose le retrait du cathéter
  • Fièvre , frissons , sueurs
  • Extravasation (=diffusion du produit en sous-cutanée et non plus en intra-veineux) .Elle se manifeste généralement par une rougeur et un œdème en amont du point de ponction.

Risques et complications

  • Hématome
  • Extravasation (=diffusion du produit en sous-cutanée et non plus en intra-veineux)
  • Infection locale
  • Lymphangite
  • Septicémie
  • Obstruction du cathéter
  • Phlébite du membre supérieur
  • Risque d’embolie gazeuse (passage d’air dans le cathéter)

Recommandations générales

  • Piquer de préférence les membres supérieurs
  • Commencer systématiquement par la main puis remonter vers le pli du coude
  • Limiter le nombre de manipulations et respecter le système clos,
  • Manipuler les rampes, les tubulures et annexes avec des compresses stériles imbibées d’antiseptique,
  • Changer les obturateurs à chaque manipulation,
  • Changer les tubulures et les annexes (rampes et robinet) toutes les 96 heures, hormis pour l’administration des produits sanguins et des solutions lipidiques qui nécessitent le changement des tubulures après chaque administration,
  • Les rampes doivent être fixées sur le pied à sérum et ne doivent en aucun cas être en contact avec la literie du patient,
  • Rincer entre chaque injection avec du NaCl 0,9 %,
  • Ôter systématiquement les cathéters non utilisés,
  • Changer les cathéters systématiquement toutes les 96 heures maximum.
  • Vérifier au moins une fois par jour le reflux sanguin et l’absence de signes locaux lors des manipulations,
  • En cas de réactions locales d’intolérance, de suspicion de phlébite, de signes cliniques infectieux locaux ou généraux, faire l’ablation du cathéter,
  • Ne pas désobstruer en force un cathéter veineux périphérique.

Retrait du cathéter

  • Se laver les mains
  • Mettre des gants non stériles
  • Retirer le pansement transparent et le cathéter
  • Comprimer le point de ponction à l’aide d’une compresse
  • S’assurer que le point de ponction ne saigne plus avant de laisser un pansement sec
  • Noter le retrait du cathéter dans le dossier de soins

J’espère que vous avez trouvé ce cours intéressant ! N’hésitez pas à le partager ou à me laisser un commentaire !