La Température corporelle
Définition : La température corporelle est le degré de chaleur de l’organisme.
L’état normal est de 37°.
La thermorégulation (régulation thermique) est un équilibre qui va se produire entre deux phénomènes :
- la thermogenèse (chaleur produite par l’organisme)
- la thermolyse (chaleur perdue par l’organisme)
Les variations physiologiques : La température normale est comprise entre :
- 36,7° et 37° le matin
- 37° et 37,3° le soir
Lorsque la personne a une température dans ces normes, on dit qu’il est apyrétique.
Les facteurs à prendre en compte pour prendre la température
- La température habituelle de la personne
- L’heure du jour
- La température environnante
- La phase du cycle menstruel
- La grossesse
- L’âge
- L’état émotionnel (pleurs, cris)
- L’activité musculaire et la digestion augmentent la température
- La méthode de mesure
Où prendre la température ?
- Le rectum (meilleure mesure car elle se rapproche du noyau central)
- Le creux axillaire (au niveau de l’aisselle) et le creux inguinal donnent des mesures peu fiables
- La bouche (t° buccale) est fiable mais ce lieu n’est pas utilisé chez nous
- Le vagin (t° vaginale) peu fiable
- Le conduit auditif
Il faut toujours choisir le même mode de prise de la température.
Les différents types de thermomètres
- Le thermomètre à mercure : la circulaire du 20/07/1999 interdit aux établissements l’utilisation des thermomètres à mercure.
- Le thermomètre électronique : c’est actuellement celui qui paraît le plus intéressant en regard des critères coût/efficacité.
- Le thermomètre auriculaire : détecteur d’infrarouge, il est à utiliser en seconde intention car moins fiable que le thermomètre électronique utilisé par voie rectale.
- Le thermomètre électronique ou sonde thermique : utilisation limitée aux services spécialisés comme la réanimation. La sonde thermique, introduite dans le rectum, est protégée par un sachet à usage unique et est reliée à un appareil électronique de monitorage (la température s’affiche)
- Chez les prématurés la sonde est cutanée.
A quel moment prendre la température ?
- La température doit être prise à heure régulière, normalement 2 fois par jour (8h, 17h).
- Dans certains cas la surveillance est horaire, ou toutes les 2, 3, 4 heures…
Conditions de la prise de température
- La personne doit être au repos depuis 20 à 30 minutes.
- Repos physique = ne pas prendre la température après un bain, un repas, un effort physique.
- Repos psychique = loin d’une douleur provoquée par un soin, une émotion.
- Devant une température élevée et inexplicable, l’infirmière et l’aide-soignante doivent veiller à reprendre eux-mêmes la température.
A quoi sert la prise quotidienne de la température ?
Cette prise quotidienne et la réalisation d’une courbe permettent :
- De constater si le patient à de la fièvre ou non.
- De suivre l’évolution d’une maladie et l’efficacité de la thérapeutique.
- De vérifier le retour à une température normale.
La prise de la température
Avant la prise :
- S’assurer que le thermomètre est propre et muni d’une protection à usage unique
- S’assurer que la personne est au repos depuis 20 minutes
- S’assurer que le patient ait bien compris ce que l’on attend de lui, s’il est capable de prendre seul sa température.
- Tenir compte de son âge, de son origine.
- Les protections de thermomètre sont lubrifiées, sinon penser à lubrifier l’embout.
- Se laver les mains.
Prise de la température rectale :
- L’introduction est douce. Elle se fait d’autant plus précautionneusement que les prises de température sont fréquentes, en particulier chez le bébé dont la muqueuse rectale est fragile.
- L’infirmière doit tenir elle-même le thermomètre en bonne position chez les enfants de moins de 8 ans, les personnes comateuses, les personnes agitées ou désorientées, les personnes très fatiguées.
Ne jamais laisser une personne sénile, agitée, un enfant seul avec le thermomètre dans le rectum.
- Placer la personne en décubitus latéral (décubitus : attitude d’un corps reposant sur un plan horizontal).
- Penser à la pudeur de la personne
- Soulever la fesse supérieure pour bien visualiser l’anus
- Insérer l’embout du thermomètre
- Diriger le thermomètre vers l’ombilic
- Laisser le thermomètre 55 secondes à 1 minute ou signal
- Lire la température et réinstaller la personne
- Inscrire la température sur la feuille de température si elle se trouve au lit, le code est un point bleu.
- Ne pas poser le thermomètre n’importe où mais le poser dans un haricot prévu à cet effet.
- Si la personne prend seule sa température lui conseiller de replacer le thermomètre dans son étui. S’il n’y a pas d’étui le poser sur un mouchoir papier mais pas directement sur la table.
- Faire des transmissions écrites et orales si variation de la température.
Prise de la température buccale :
- Utilisée dans les pays anglo-saxons, elle ne peut être prise que chez les personnes conscientes et non agitées.
- Il ne faut pas absorber de boisson chaude dans le quart d’heure avant la prise.
- On ajoute 4 dixièmes de degré à la température pour une équivalence rectale.
Prise de la température axillaire :
- Moins fiable, elle devrait être réservée au cas ou la prise de la température rectale est impossible à réaliser.
- S’assurer que l’aisselle est sèche, si elle est humide la sécher sans frotter car il y aurait production de chaleur.
- Placer le thermomètre au centre de l’aisselle et demander au patient de maintenir fermement son bras contre sa poitrine.
- Laisser en place 120 secondes ou signal
- Noter la température en ajoutant 5 dixièmes de degré à la température obtenue.
Les variations pathologiques
La fièvre ou hyperthermie :
- Toute élévation de la température au dessus de la normale.
- C’est le résultat d’une agression due à des agents infectieux, des virus.
- Le terme d’hyperthermie est utilisé lorsque l’origine de l’élévation de la température est liée à un apport excessif de la chaleur de l’extérieur.
- La tolérance à la fièvre est individuelle, et les manifestations cliniques sont à mettre en relation avec la maladie de base de la personne.
On distingue plusieurs variations dans la fièvre :
- Les états sub-fébriles = 37°3 à 37°5
- Les fièvres légères = pyrexie, fébricule vers 37°5 38°
- Les fièvres moyennes = 38°2 à 39°
- Les fièvres élevées = 39°1 à 39°9
- Les fièvres très élevées = au dessus de 40° et plus
Les causes de l’élévation de la température :
- Altération des centres régulateurs = lésions crâniennes, hypothalamiques
- Altération sanguine = infection
- Altération de l’hypophyse = action en cascade sur les glandes thyroïdes et les surrénales qui interviennent sur la régulation thermique
Les signes cliniques de la fièvre :
- Accélération du pouls et de la respiration
- Transpiration abondante
- Diminution du volume urinaire
- Sensation de soif et de sécheresse de la bouche
- Perte d’appétit
- Céphalées
- Yeux brillants
- Coloration rouge des joues ou au contraire pâleur
- Convulsions parfois, délire
- Frisson : signe que la température est entrain de s’élever
L’hypothermie :
- Abaissement de la température en dessous de 35°.
- Elle peut être liée : au refroidissement (alpinisme, naufrage), à un traumatisme crânien avec perturbation des centres régulateurs, à des pathologies septiques, par exemple le Choléra.
Entretien des thermomètres
- Les thermomètres électroniques se placent en position verticale, dans un container spécifique dans lequel se trouve une solution décontaminante.
- Laisser tremper uniquement l’extrémité du thermomètre, ne pas faire tremper les marqueurs électroniques.
- Nettoyer avec des mains gantées, brosser doucement.
- Rincer sous le robinet.
- Essuyer avec un torchon propre.
- Ranger prêt à l’emploi dans un étui protecteur.
Conduite à tenir devant une personne fiévreuse
- Informer l’infirmière ou le médecin.
- Ne pas trop couvrir la personne.
- Rafraîchir le visage et le cou mais pas à l’eau glacée.
- Changer la chemise aussi souvent que nécessaire.
- Sauf contre indication faire boire de l’eau = demander accord de l’infirmière ou du médecin.
- Sur prescription médicale, pose de vessie de glace.
- Surveillance de la température (faire une courbe) et des signes cliniques (apparition, disparition, maintient).
- Vérification de l’application du traitement médical ( antipyrétique, par exemple Doliprane)