L’asthme



Définition

Maladie inflammatoire chronique se manifestant par des crises de dyspnée réversible et sifflante par obstruction paroxystique des voies aériennes.

L’asthmatique en crise a des difficultés à inspirer et surtout à expirer l’air contenu dans ses poumons, comme s’il respirait au travers d’une petite paille. Un sifflement accompagne cette gêne et témoigne du rétrécissement de ses bronches. L’air est emprisonné dans la poitrine, le thorax est bloqué. Cette sensation s’accompagne d’une toux irritante et quelquefois d’un sentiment d’anxiété.

Que se passe-t-il dans les poumons lors d’une crise d’asthme

?

Normalement, lors de l’inspiration, l’air est amené dans les alvéoles pulmonaires pour apporter au sang et aux cellules l’oxygène dont nous avons besoin. Il y est conduit par un système de tuyaux (la trachée et les bronches) entourés de muscles (comme des lacets).



Le conduit le plus gros qui va du larynx aux bronches est la trachée. La trachée se divise en deux bronches-souches droite et gauche et chacune de celles-ci se divise encore plusieurs fois et devient de plus en plus étroite.

Chez une personne en bonne santé, les bronches restent suffisamment ouvertes pour permettre une inspiration et une expiration libres et faciles, ne demandant aucun effort particulier.

Lorsqu’une crise est déclenchée par les différents facteurs dont nous avons parlé (allergie, irritations, infection virale), il se produit une contraction des muscles et une inflammation plus ou moins importante à la surface des bronches, ce qui engendre un rétrécissement des voies respiratoires. L’air ne passe plus que difficilement.

Terrain

  • L’âge : enfant, adolescent, adulte jeune
  • Antécédents familiaux d’asthme
  • Antécédent personnel de manifestations allergiques

Facteurs déclenchants

  • Allergènes : acariens, pollens, poils d’animaux, aliments…
  • Infections
  • Pollution atmosphérique
  • Tabagisme : actif ou passif
  • Certains médicaments
  • Reflux gastro-oesophagien
  • Cycles hormonaux
  • Air froid
  • Facteurs psychologiques

Signes cliniques

Survenue rapide et brutale d’une gêne respiratoire ou d’un essoufflement avec des sifflements et une toux.

Cette dyspnée est accompagnée d’une expiration difficile et bruyante. Le thorax semble être bloqué en inspiration.

Signes de gravité :

  • Sueurs
  • Troubles de la conscience
  • Difficulté à parler, à tousser
  • Fréquence respiratoire supérieure à 30 cycles par minute
  • Fréquence cardiaque supérieure à 120 battements par minute
  • Tirage
  • PaO² inférieure ou égal à 60 mmHg
  • DEP inférieur à 150 l par minute

Recherche diagnostique

Examens cliniques :

  • l’auscultation présente des râles bronchiques sibilants.
  • A la fin de la crise, le patient a une expectoration épaisse et collante

Examens complémentaires :



  • Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) prouvent le syndrome obstructif.
  • La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP ou Peak flow) est un test simple et rapide qui évalue de manière objective le degré d’obstruction des bronches.
  • Gaz du sang : hypoxémie ou hypocapnie
  • Radiographie pulmonaire : distension pulmonaire
  • Fibroscopie bronchique : signes inflammatoires

Objectifs thérapeutiques

  • Disparition des crises
  • Permettre au patient d’avoir une vie normale
  • Normaliser la fonction ventilatoire

Traitement

Traitement de la crise d’asthme :

Par l’emploi de bronchodilatateurs bêta-2 stimulants (anti-cholinergiques) inhalés (Ventoline®) avec une chambre d’inhalation ou inhalateur.

  • relaxation des muscles lisses de la paroi bronchique
  • effet broncho-dilatateur
  • abolition de la dyspnée

Traitement de la crise d’asthme aiguë :

  • Corticoïdes (diminuant la réaction inflammatoire d la paroi bronchique) par voie inhalée, par voie orale, par voie sous-cutanée (ou IV en cas d’inefficacité)

Traitement de fond de l’asthme :

Doit permettre de lutter contre :

  • L’inflammation bronchique par les anti-inflammatoires : corticoïdes inhalés (de type Becotide®), cromones inhalées (Lomudal®), ou antileucotriènes (Singulair®)
  • La sensibilité aux facteurs déclenchants (allergènes) : par des anti-histaminiques (anti-allergiques)
  • La gêne respiratoire par l’utilisation de bronchodilatateurs (anticholinergiques bêta-2 mimétiques) : de type Bricanyl®

Une désensibilisation est souvent utile mais contre-indiquée en cas d’asthme persistant.

Pronostic et complications

  • Evolution favorable lorsque l’asthme est correctement traité.
  • Evolution défavorable lorsque l’asthme n’est pas correctement traité ou passant inaperçu.

Cette maladie peut engendrer du fait de sa chronicité une fibrose pulmonaire ou un vieillissement bronchique prématuré.

Source : Pascal Hallouet, Mémo-guide infirmier, Masson, 2008

 

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