Categories: Soins infirmiers

Le Sondage Urinaire

Définition

Le sondage urinaire est un acte médical et infirmier (sur prescription médicale) consistant à introduire aseptiquement une sonde par le méat urinaire et remontant jusqu’à la vessie en suivant le trajet de l’urètre pour permettre l’écoulement des urines. Le système clos correspond à l’assemblage de plusieurs éléments qu’il ne faut jamais désunir.

  • La sonde et le collecteur stériles sont assemblés avant la pose et retirés ensemble sauf exception médicale.
  • La vidange du collecteur s’effectue aseptiquement et uniquement par le robinet inférieur.
  • Les prélèvements cytobactériologiques des urines s’effectuent aseptiquement sur le site prévu à cet effet.

Cadre législatif

Le médecin prescrit la pose de sonde vésicale. L’infirmier (ère) réalise la pose de sonde vésicale L’infirmier (ère) participe à la mise en œuvre de la sonde par le médecin lors du premier sondage vésical chez l’homme en cas de rétention.

Indications

  • Rétention urinaire temporaire ou partielle chronique ou aiguë (raison neurologique, coma…)
  • Incontinence urinaire invalidante
  • Anesthésie générale
  • Intervention chirurgicale (prostatectomie , intervention sur la vessie…)
  • Traumatisme de la moelle épinière (paraplégie)
  • Surveillance des entrées et des sorties de liquides dans les services de soins intensifs.

Contre – indications

  • Traumatisme de l’urètre
  • Sténose de l’urètre
  • Présence d’une prothèse urétrale ou prostatique
  • Prostatite aiguë
  • Le jeune âge pour un garçon

Matériel

Sonde

  • Calibre en principe : charrière 14-18 pour femme – charrière 12-14 pour homme.
  • Sondage à demeure : sonde de Foley munie d’un ballonnet.
  • Sonde de Foley en latex : sondage vésical de court terme : inférieur à 1 semaine.
  • Sonde de Foley en latex enduit : silicone, hydrogel, polyuréthane : sondage vésical de moyen terme : inférieur à 3 semaines.
  • Sonde de Foley en silicone : sondage vésical de long terme : inférieur à 5 semaines.

Pour la toilette génitale hygiénique

  • Savon doux.
  • Gant de toilette.
  • Serviette.
  • Gants non stériles à usage unique.
  • Bassin (chez la femme).
  • Alaise en tissu.

Pour la toilette génitale antiseptique

  • Antiseptique : Halogénés chlorés (Dakin®), Polyvidone iodé (Bétadine® gynécologique)
  • Compresses stériles : 8 chez la femme, 5 chez l’homme.
  • Gants stériles.

Pour la pose de la sonde

  • Set de sondage (à l’hôpital où je travaille, il contient des compresses stériles, un champ stérile troué, une seringue de 20 ml, une cupule pour recueillir l’eau stérile et remplir la seringue, des tampons)
  • Gants stériles
  • Ampoule d’eau stérile : jamais de sérum physiologique car cela peut rendre la sonde poreuse
  • Champ de table stérile.
  • Lubrifiant hydrosoluble ou gel anesthésiant pour l’homme
  • Poche collectrice d’urine vidangeable équipée d’une valve antireflux.
  • Support de sac pour la poche.
  • Sac à élimination des déchets.
  • Conteneur à déchets contaminés piquants et tranchants pour l’ampoule.
  • Nécessaire à l’hygiène des mains.

Réalisation du soin chez la femme

  • Vérifier la prescription médicale.
  • Prévenir la patiente.

Installation du matériel

  • Mettre en place la protection à UU
  • Lavage antiseptique des mains ou friction avec une solution hydro alcoolique (S.H.A)
  • Ouverture du champ « plein » stérile à UU sur support (table ou chariot de soin préalablement désinfecté)
  • Ouvrir et déposer de façon aseptique sur le champ stérile à UU tout le matériel stérile à UU préparé pour le sondage.
  • Si possible, installer la patiente en position jambes écartées sur le bassin
  • Lavage antiseptique des mains ou SHA.
  • La toilette uro-génitale se fait avant le sondage, avec des gants non stériles, et un gant de toilette à UU ou des compresses non stériles.
  • Paroi du pubis à la racine des cuisses.
  • Savonner d’avant en arrière en commençant par les grandes lèvres, puis les petites, et en terminant par le méat urinaire.
  • Changer de compresses entre chaque zone
  • Ôter le surplus de savon antiseptique
  • Rincer à l’eau stérile
  • Essuyer en tamponnant, ne pas frotter.
  • Enlever le bassin et réinstaller la patiente sur son lit propre et sec ou sur une alèse sèche.
  • Appliquer la solution antiseptique avec des compresses stériles selon la même technique que pour le savonnage, puis laisser une compresse imbibée d’antiseptique sur le méat.
  • Ôter les gants.
  • Lavage antiseptique des mains ou SHA
  • Enfiler 1 gant stérile.
  • Remplir la seringue de 20 ml d’eau stérile.
  • Enfiler le 2ème gant stérile
  • Vérifier l’étanchéité du ballonnet.
  • Connecter la sonde vésicale sur le sac collecteur
  • Lubrifier la sonde
  • Disposer le champ troué
  • En maintenant les lèvres écartées avec des compresses stériles, introduire la sonde sans forcer.
  • Vérifier l’écoulement des urines
  • Gonfler le ballonnet (quantité marquée sur la sonde)
  • Retirer la sonde délicatement (le ballonnet s’appuie sur le col vésical)
  • Enlever le champ troué, en le déchirant ou en le coupant, sans désadapter le système de drainage.
  • Vérifier l’installation : Tuyau de drainage sans repli, Collecteur d’urines en position déclive
  • Installation du support du sac collecteur. Le sac ne doit pas toucher le sol.
  • Réinstaller la patiente sur un lit propre et sec.
  • Éliminer les déchets (collecteur à objets piquants/tranchants et sac déchets infectieux).
  • Ôter les gants
  • Fixer la sonde, si possible :  sur la cuisse chez la femme
  • Lavage simple des mains ou S.H.A
  • Noter le sondage sur le dossier de soins

Réalisation du soin chez l’homme

  • Vérifier la prescription médicale.
  • Prévenir la patiente.

Installation du matériel : Idem que pour la femme

  • Patient en décubitus dorsal
  • Lavage antiseptique des mains ou SHA
  • La toilette uro-génitale se fait avant le sondage, avec des gants non stériles, et un gant de toilette à UU ou compresses non stériles.
  • Paroi du pubis à la racine des cuisses
  • Savonner de l’avant à l’arrière.
  • Décalotter et nettoyer l’anneau préputial en finissant par le méat urinaire.
  • Changer régulièrement de compresses.
  • Oter le surplus de savon antiseptique
  • Rincer à l’eau stérile
  • Essuyer
  • Appliquer la solution antiseptique avec des compresses stériles selon la même technique que pour le savonnage, puis laisser une compresse imbibée d’antiseptique sur le méat.
  • Ôter les gants.
  • Lavage antiseptique des mains ou SHA
  • Enfiler 1 gant stérile.
  • Remplir la seringue de 20ml d’eau stérile.
  • Enfiler le 2ème gant stérile
  • Vérifier l’étanchéité du ballonnet.
  • Connecter la sonde vésicale sur le sac collecteur
  • Lubrifier la sonde
  • Disposer le champ troué
  • Saisir la sonde avec la main dominante en « cor de chasse » : faire une boucle en l’air.
  • Saisir la verge avec la main non dominante en maintenant une traction légère et la tenir en position verticale pour faire disparaître la courbure antérieure.
  • Introduire la sonde par le méat urinaire dans l’urètre jusqu’à la butée.
  • Lorsque l’on butte, abaisser la verge à l’horizontale pour terminer l’introduction de la sonde, c’est le passage de la deuxième courbure de l’urètre.
  • Poursuivre l’introduction, un écoulement d’urine atteste de la bonne position de la sonde.
  • Recalotter pour éviter l’œdème
  • Vérifier l’écoulement des urines
  • Gonfler le ballonnet (quantité marquée sur la sonde)
  • Retirer la sonde délicatement (le ballonnet s’appuie sur le col vésical)
  • Enlever le champ troué, en le déchirant ou en le coupant, sans désadapter le système de drainage.
  • Vérifier l’installation : Tuyau de drainage sans repli, Collecteur d’urines en position déclive.
  • Installation du support du sac collecteur. Le sac ne doit pas toucher le sol.
  • Réinstaller le patient sur un lit propre et sec.
  • Éliminer les déchets (collecteur à objets piquants/tranchants et sac déchets infectieux).
  • Ôter les gants
  • Fixer la sonde, si possible : sur l’abdomen chez l’homme
  • Lavage simple des mains ou S.H.A
  • Noter le sondage sur le dossier de soins

Rappel sur les mesures à respecter lors du sondage

  • Limiter les indications du sondage
  • Respect de l’asepsie lors de la pose et des manipulations
  • Poser et maintenir le sondage en système clos
  • Lors de la pose ne pas insister si la sonde ne progresse pas dans l’urètre. Prévenir le médecin
  • Si l’écoulement est supérieur à 500 ml, clamper la sonde et vider la vessie par étapes.
  • Si par erreur, c’est l’orifice vaginal qui est cathétérisé, changer impérativement la totalité du système (sonde et sac) avant le deuxième essai.
  • L’hygiène quotidienne du patient.
  • La présence d’une infection, l’endommagement de la poche, urines troubles ou malodorantes, ou l’obstruction à l’écoulement des urines, entraînent l’ablation ou le changement de la sonde (sur prescription médicale)
  • Les irrigations vésicales sont à proscrire, sauf indications médicales d’un urologue.

Risques et complications

  • Infection nosocomiale
  • Rétraction de la vessie ou hémorragie en cas de vidange trop rapide
  • Traumatisme de l’urètre ou de la prostate au passage de la sonde
  • Une gêne importante peut demander de reporter le soin.
  • Une verge posée vers le bas risque, surtout si patient alité, de provoquer une escarre au niveau du gland ou du prépuce ou de provoquer un œdème.
  • Une verge non recalottée favorisera la création d’un œdème important du prépuce « garrottant » le gland. Le recalottage s’avérera très difficile nécessitant, au pire, une excision.

Surveillance et évaluation

  • Les urines doivent être claires
  • Pas de saignement, ni de douleur lors de la pose
  • Bonne tolérance au matériel
  • Lavage simple des mains ou S.H.A avant et après toute manipulation
  • Port de gants à UU (Précautions Standard)
  • Toilette hygiénique une fois par jour et après chaque selle avec du savon doux codex, unidose,et gant de toilette à UU ; toilette avec une solution antiseptique et compresses stériles si lésions du méat.

La déconnexion sonde – sac collecteur est formellement interdite

  • La vidange s’effectue par le robinet inférieur du sac et dès que la poche est au ¾ pleine dans un bocal gradué pour faire la diurèse des 24 heures.
  • Essuyer l’extrémité du robinet avec un antiseptique alcoolisé.

J’espère que vous avez trouvé ce cours intéressant ! N’hésitez pas à le partager ou à me laisser un commentaire !

View Comments

  • Bonjour,
    Merci en tout cas..simple et intéressant, m’a été utile!
    Jasmine

  • Recevez toute Notre reconnaissance et nos remerciements pour les travaux que vous partagez sur internet

  • Merci pr le cours. Mon fils s’est opéré ça fait 3jours pr correction d’un hypospadias Mais la vessie ne se vide pas automatiquement mais malheureusement y a des fuites des urines qd il fait pipi j’ai peur que l’opération ne sera pas réussite

  • Selon que j’ai vu, ce vidéo est très intéressant et vraiment instructif. Et pour savoir comment faire. Mais c’est vraiment simple mais j’avais vu ce vidéo mais j’aimais beaucoup de ça. Et que c’est important de bien suivre ce qui montre.

  • Mon pere a 91 ans..A chaque changement de sonde urinaire que fait l infirmier a domicile tous les 2 mois, mon pere souffre lorsdu passage de la sonde..il hurle..pourtant on lui met de la xylocaine avant..c est insupportable pour moi de le voir souffrir..on me dit que y a rien a faire..chez l homme c est plus douloureux..
    Avez vous une solution ou des conseils
    Merci d avance

  • J’ai eu une résection urétro vésicale il y a 2 mois. Sortie le lendemain sans sonde. Le soir même spasmes vésicaux suivis d’un blocage urinaire. Redoutant la pose d’une sonde, je n’ai été transféré aux urgences que le lendemain matin, (une nuit d’enfer). Pose de la sonde, résidu vésical 1200cc. Le lendemain poussées de sonde, retour aux urgences, problème non résolu. Je reste allongé tout le we, c’est la seule position supportable. Le lundi soit 2 jours plus tard, consultation uro au chu, remplacement de la sonde de 24 par une 18. Poussées et spasmes pendant encore 3 jours. Le problème a été résolu par mon médecin avec du DITROPAN. La semaine dernière, suite aux résultats anapath: carcinome in situ+PT1AG3,j’ai ressubi une 2e résection avec injection de hexvix. Pour injecter ce produit fluo, l’infirmière a utilisé 2 sondes sans xylocaïne sans succès. Puis après xylocaïne 3 nouvelles tentatives avec différentes sondes, sans succès. Un médecin (FEMME)après avoir échoué avec la 1ere, a réussi en FORCANT LE PASSAGE, car on m’attendait au bloc. 6 SONDES ont été utilisées, le matériel était posé sur le lit, pas de champ stérile, les gants n’ont pas été remplacés à chaque tentative, je ne vous parle pas du lavage des mains. Le lendemain lors du désondage, je saignais abondamment de l’urètre. J’ai pu ressortir sans sonde. Une semaine après, j’ai toujours des brûlures en urinant, et des douleurs lancinantes dans l’urètre. En janvier j’ai 6 instillations de BCG avec évidemment pose de sonde à chaque fois. Vous comprendrez que j’appréhende. IL ME SEMBLAIT QUE JAMAIS ON NE DEVAIT FORCER LORS DE LA POSE DUNE SONDE URINAIRE(RISQUES DE TRAUMATISMES, STENOSE). Je suis suivi au CHU et m’interroge si je ne devrais pas aller dans le PRIVE, car dans le PUBLIC, vous servez un peu de cobaye pour former les étudiants. J’ai 64 ans, c’est déjà difficile d’apprendre que vous avez un cancer à risque élevé, alors je demande au corps médical d’avoir un peu d’empathie et de douceur envers les patients.

  • Je comprends votre désarroi et je suis désolée d’apprendre pour votre cancer. Effectivement, vous avez subi beaucoup de désagréments à ce que je lis et j’en suis vraiment désolé. Lors de la pose d’une sonde urinaire on peut forcer un petit peu mais le risque c’est qu’il y ait traumatisme et saignement après comme vous l’avez décrit. Ce qui me déconcerte le plus est le fait que les soins prodigués n’aient pas été pratiqués stérilement et dans les règles d’hygiène nécessaires, ce qui a du entraîner une infection urinaire d’ou vos brûlures mictionnelles. Personnellement, je travaille dans le public et j’ai toujours travaillé dans la douceur et l’empathie, je ne me sens pas concerné par vos propos mais je sais que dans d’autres services, j’ai connu du personnel soignant qui sont à bout et qui ont tendance à bâcler les soins ce qui n’est pas normal certes. Je ne connais pas du tout le privé mais pourquoi essayer de voir si ce sera mieux, si le personnel est mieux. Cordialement.De tout cœur avec vous. Claire

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