Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation et si elle était absente à l’admission à l’hôpital.
Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans un délai de 30 jours suivant l’intervention ou dans l’année qui suit l’intervention s’il y a mise en place d’implant ou de prothèse.
Elles concernent aussi le personnel de santé de par sa réceptivité aux agents pathogènes du fait d’une transmission manuportée ou aérienne ainsi qu’à l’occasion d’accidents d’exposition au sang (AES) ou aux liquides biologiques.
Des enquêtes de prévalence réalisées en France en 1996- 2001 puis en 2006 ont permis d’avoir une estimation de la fréquence des infections nosocomiales. Respectivement, 6.7% et 6.9% des patients présentaient le jour de l’enquête une ou plusieurs infections nosocomiales, ce qui signifie que 600000 à 1 million de personnes par an sont concernées.
Ce taux varie en fonction des établissements et des services :
Les infections urinaires sont les plus fréquentes (40%), suivies par les infections de la peau et des tissus mous (10.8%), puis par les infections du site opératoire (10.3%), les infections respiratoires (10%) et enfin les bactériémies (4.1%).
Les Infections nosocomiales sont graves et sont responsables de 1% des décès en moyenne (4500 décès sont directement imputables aux infections nosocomiales).
L’impact économique est considérable en raison des coûts des traitements et de l’augmentation de la durée des séjours hospitaliers de 1 à 3 semaines. il est d’environ 500 millions d’euros par an.
Les infections nosocomiales sont dues à des bactéries dans plus de 90% des cas.
Escherichia Coli, Staphylocoque aureus, P.aerunginosa,et entérocoques dominent les étiologies. Ces agents sont caractérisés par leur résistance dans le milieu extérieur et une extrême adaptabilité avec acquisition de mécanismes de résistance aux antibiotiques.
Les levures et les virus voient leur fréquence croître également.
Réservoir humain :
Réservoir exogène : Environnement : eau (légionellose), air (aspergillus) et aliments.
Les principaux modes de transmission sont le contact cutanéo-muqueux, les voies aérienne, féco-orale et les accidents d’exposition au sang.
La transmission peut être indirecte, le plus souvent par du matériel contaminé : cathéters, endoscopes, respirateurs, climatiseurs ou parfois les antiseptiques.
Tout patient hospitalisé mais surtout ceux aux défenses affaiblies par les âges extrêmes, les affections sous-jacentes ou des traitements immunosuppresseurs.
Le personnel soignant peut être un sujet réceptif.
Tous les actes agressifs de la pratique hospitalière (cathétérisme, sondage urinaire, trachéotomie…), les explorations endoscopiques ou la chirurgie lourde et prolongée.
Une infrastructure hospitalière insuffisante :
Source : Lionel Hugard, Mémo Hygiène hospitalière,éditions Lamarre, 2007
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